Mycotoxines Nouvelle donne après les Don
Le risque mycotoxines se déplace et se complexifie. Depuis quelques années, des mycotoxines T2 et HT2 contaminent les céréales et devraient bientôt faire l’objet d’une réglementation.
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Toutes les céréales ne sont pas également sensibles aux champignons impliquées dans les mycotoxines. (© Arvalis Institut du Végétal) |
« Avant 2003, nous n’avions jamais détecté de mycotoxines T2 et HT2 sur orges de brasserie, mais on constate une montée en flèche depuis 2004 avec en 2007, 100% des orges de brasserie contaminées. Ces résultats sont confirmés au niveau européen selon des valeurs très similaires selon les pays. Ainsi, nous observons une modification des espèces de Fusarium impliquées dans la contamination de l’orge brassicole et nous n’avons aucune explication sur l’origine de cette modification (moins de Don et davantage de T2, HT2). » Cet exemple présenté par Patrick Boivin, de l’IFBM (Institut français des boissons, de la brasserie et de la malterie) lors du séminaire Arvalis Institut du végétal (1) illustre la montée en puissance du risque mycotoxines T2 et HT2 dans les céréales. Les chercheurs se demandent si les espèces responsables des Don et des T2 n’entrent pas en compétition. Alors que les toxines Don sont produites par les espèces Fusarium graminearum et Fusarium culmorum, les T2 et HT2 sont majoritairement produits par Fusarium langsethiae, découverte seulement en 2004 pour laquelle toutes les souches produisent des toxines à de fortes concentrations et dans une moindre mesure F. sporotrichioides et F. poae.
Un tiers des avoines seraient en dépassement
« Nous n’avons pas trouvé de lot contaminé par les deux types de toxines », rapporte Bruno Barrier-Guillot, « peut-être les espèces se développent à des conditions optimales un peu différentes ou bien les spores T2 HT2 sont-elles libérées plus tard dans la saison, à moins que des interactions interviennent entre les champignons eux-mêmes, comme cela a été observé sur le maïs. Il y a un réel déficit de connaissances à la fois sur la biologie des espèces concernées, sur les facteurs de prévention et les bonnes pratiques associées. »
Si pour l’instant, il n’existe pas de réglementation en vigueur sur les teneurs des céréales en mycotoxines T2 et HT2, « la fixation de seuils réalistes est un enjeu majeur pour tous », estime Bruno Barrier-Guillot. Une limite réglementaire pourrait voir le jour en 2009 et non en 2008 comme prévu, après qu‘ait eu lieu le prochain forum en janvier prochain. Dès 2003, des teneurs limites ont été suggérées aux valeurs de 500 microg/kg pour les avoines et 1000 microg/kg sur toutes les autres céréales. Si ces teneurs étaient appliquées, il y aurait des dépassements en l’état actuel des productions agricoles. Ainsi 30% des avoines seraient en dépassement, 11 à 24% des orges de printemps et de façon beaucoup plus marginale les orges d’hiver, blé dur et blé tendre à moins de 1% selon des sources compilées par
Morphologie de Fusarium langsethiae producteur de T2,HT2 (© Patrick Boivin, IFBM) |
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